Note des auteurs
Septembre 2017. Nelly KARS, rebaptisée pour l’occasion La Dame des lacs, réalise plus de 100 km de nage autonome sur les retenues artificielles du sud-est de l’hexagone. Son but ; sensibiliser l’opinion sur les enjeux de la ressource en eau. S’ensuit la création du projet Water Stories, ainsi qu’une longue série de conférences et de documentaires.
C’est en 2024, alors que Nelly KARS aura 40 ans, que la nageuse continuera son odyssée en parcourant les sites les plus emblématiques du littoral de la Région Sud. Soit près de 400 km de nage côtière entre Marseille et Menton. Un challenge suivi en temps réel par des établissements scolaires partenaires du projet éducatif.
Situé à mi-parcours entre le récit de voyage et le reportage documentaire, POSIDONIA nous entraînera dans le périple aventureux d’un personnage atypique et nous fera découvrir avec sagesse et pragmatisme un littoral dénaturé qui pourtant continue de séduire. POSIDONIA est à la fois un cri d’alarme pour une mer en souffrance, un combat pacifique dédié au partage de la connaissance, un exemple pour encourager les initiatives de tout un chacun et défendre le droit au rêve.
La naissance d’un projet
Tout commence par un titre : POSIDONIA, la Posidonie en latin.
Elle est la fleur du dieu antique Poséidon. Plante endémique de la Méditerranée à forte valeur écologique, la posidonie protège les côtes basses contre l’érosion, prévient le niveau de pollution, renseigne sur le qualité de vie du milieu, produit de l’oxygène et stabilise les fonds marins. Les scientifiques en ont fait l’emblème de la Méditerranée tant cette plante est essentielle à la protection des écosystèmes et des hommes. Mais ce symbole est-il véritablement bien perçu par le grand public ? Pour sûr, non ! C’est pourquoi nous en ferons nous aussi notre totem pour attirer l’attention du public sur l’état actuel et le devenir d’une mer en souffrance.
Arrive ensuite un triple constat. Celui d’une mer et d’un littoral spoliés par les activités humaines, celui d’une conjoncture lâchement occultée par une grande part des usagers et des acteurs locaux, celui d’une ignorance ou d’une incompréhension qui n’a pas lieu d’être à l’ère de la communication où la connaissance est à portée d’un simple clic !
Calanques immaculées, anses de sable fin, nature exceptionnelle et climat de rêve… C’est encore trop souvent ainsi que l’on dépeint le littoral de notre Région. Pourtant, derrière ces clichés idylliques se cache une mosaïque hétéroclite d’écosystèmes instables, un climat capricieux, une forte pression urbaine, des activités économiques et industrielles qui ne cessent de souiller et pressurer la mer, un réchauffement climatique exponentiel qui perturbe les équilibres en place. Les interactions entre la mer et le littoral sont complexes et l’équilibre est fragile. Tout le monde en parle ; les médias, les scientifiques, les décideurs… Mais en dépit des efforts accomplis par certains pour restaurer la Méditerranée celle-ci continue de dépérir. Car quand bien même relativement surveillé – au moins dans sa partie nord – selon l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) la Méditerranée est la mer la plus polluée d’Europe. Quand à sa teneur en micro-plastiques, elle est la plus polluée du Monde… Elle est aussi l’une des plus impactée aussi par le réchauffement climatique (tempête Alex), par la littoralisation et la surfréquentation estivale, par la surpêche et l’aquaculture, par l’acidification de ses eaux et l’épuisement de sa biodiversité…
Ancrée dans l’ADN de notre territoire, avec ses 700km de littoraux pittoresques, la Méditerranée ne doit plus être perçue uniquement comme une manne financière et touristique. Car c’est un pan entier de notre patrimoine qui subit de plein fouet les effets de changement climatique et des activités anthropiques. Cette mer, qui nous relie au reste monde, mérite plus que jamais une attention de tous les instants tant ses enjeux pour la nature et l’homme sont aujourd’hui considérés comme majeurs par les scientifiques, alors que nous ignorons tout ou presque du monde des grands fonds !
Le projet POSIDONIA est né de ce constat plural mais n’a toutefois pas la prétention de sauver la Méditerranée. En revanche, ce film à pour dessein premier – à travers l’exemple de notre littoral – d’aider et/ou d’inciter le grand public à conscientiser cette problématique tentaculaire pour qu’il puisse se réapproprier cette mer que les Romains avaient baptisé Mare nostrum, notre mer. Notre « mère », pourrait-on dire sans prendre le risque de dériver dans une sémantique facile. Alors peut-on évoquer une réalité aussi sévère d’une matinière résolument optimiste ? Cela ne ferait qu’aggraver la démission de certains. En revanche nous pouvons l’évoquer d’une manière sinon divertissante au moins positive et plaisante.
Pour parler de cette mer nous allons donc renouer avec l’aventure, comme nous l’avons déjà fait en 2017 avec La Dame des lacs et comme nous le faisions du temps des grandes expéditions des Marcheurs de la Terre. Car l’aventure entraîne inconsciemment dans son sillage des notions fortes comme l’audace, l’espoir et la liberté. Liberté de croire, d’agir et de penser mais aussi de rêver. Une part de rêve aujourd’hui devenue capitale dans l’équilibre de chacun tant le marasme du quotidien affecte toujours plus de monde.
D’aucuns diraient que POSIDONIA est encore une goutte d’eau dans une Méditerranée fichue ! À chacun sa manière de voir. Et pour contrer ce fatalisme il suffit de regarder toutes celles et ceux, connus ou anonymes, qui chaque jour »pensent, parlent et agissent » en faveur de cette mer. Des nostalgiques peut-être qui se rappellent étant gamin avoir barboté dans un aquarium géant avec un masque sur le nez! Mais aussi des plus jeunes qui refusent de voir leur littoral dépérir et mourir, qui refusent de léguer à leurs enfants un patrimoine côtier dénaturé et corrompu. Associé à nombre d’initiatives portées par des amoureux de notre Méditerranée et de sa culture, POSIDONIA veut contribuer à faire pencher la balance en faveur d’une mer et d’une humanité qui s’affaiblissent de concert.
POSIDONIA est avant tout le fruit d’un engagement de longue date. Bien plus qu’un film documentaire, il est pour nous une étape qui nous permet de marier dans une œuvre de 52 minutes nos trois passions fondamentales ; l’aventure, l’écologie et la Région Sud.
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Produit dans le cadre de MED IN DOC, un partenariat Région Provence-Alpes – Côte d’Azur et France Télévisions
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