L’appel de Hornstrandir

Un documentaire de 52 minutes

Une prochaine réalisation de Bruno LAMBERT et Nelly KARS

Sous tutelle du programme d’exploration et d’éducation environnementale Les Marcheurs de la Terre®

 

Hornstrandir peut se traduire par côte cornue. Il s’agit de la péninsule la plus septentrionale de l’Islande située à l’orée du cercle polaire. Connue pour sa beauté sauvage et la richesse de sa biodiversité, c’est aussi l’une des régions les plus préservées d’Europe. Entièrement coupée du reste du pays et seulement accessible en bateau, à Hornstrandir il n’y a ni village, exceptées quelques rares maisons et ruines éparpillées, ni électricité, ni voiture, ni réseau. Les conditions climatiques parfois extrêmes, expliquent pourquoi les Islandais ont quitté les lieux depuis plusieurs décennies.

À Hornstrandir la nature est démesurée, sans artifice ni ajout. La côte nord est composée de gigantesques falaises dont certaines culminent à plus de 400 mètres. De part et d’autre du massif s’écoulent des torrents et cascades qui semblent jaillir de nulle part. Sur les hauteurs, des cols dissimulés dans l’épaisseur des brumes semblent défier le visiteur à une partie de cache-cache ! Et puis il a des oiseaux, des milliers d’oiseaux qui font chanter la lande et les rivages, sans oublier l’omniprésence du vent qui berce ou déchaîne l’océan. Le décor est planté !

L’Appel de Hornstrandir est avant tout un film d’exploration. Une aventure voulue pour nourrir la curiosité du public mais également l’émerveiller par le périple de deux marcheurs/cinéastes que l’on suivra au cours de leur vagabondage. Dans cette histoire, la nature, l’écologie, la biodiversité tout comme le bien-fondé de la réserve naturelle seront traités d’une manière particulièrement soignée tant ce sujet nous tient à cœur. Néanmoins nous évoquerons aussi l’histoire des vikings, celle des agriculteurs-pêcheurs et des collecteurs d’œufs, celle des baleiniers et de la sorcellerie locale, mais également l’exode des derniers habitants et le court épisode de l’engagement militaire.

L’Appel de Hornstrandir pourrait aussi s’appeler La quête de Hornstrandir. Une quête de vérité et d’authenticité. Une quête de réflexion sur la pluralité des paradoxes qu’entretient l’homme à la nature. On le sait, les craintes liées au changement climatique s’amplifient, les revendications écoresponsables se renforcent et les actions en faveur de la planète se multiplient… Pourtant, de plus en gens s’interrogent sur la complexité de cette relation Homme/Nature. C’est pourquoi nous voulons profiter de cette aventure pour évoquer cette réciprocité sans pour autant prétendre apporter la réponse absolue. Loin de là… Le but étant d’entrecroiser notre vision du monde avec celle d’un public qui, lui aussi, tente d’y voir un peu plus clair sur la complexité de ce rapport et des enjeux qui en découlent. Cette réflexion s’illustrera tout au long du récit en parallèle de l’aventure proprement dite. Par la voix des marcheurs et celles des rares acteurs du territoire qu’ils rencontreront, mais aussi par l’omniprésence et la souveraineté des éléments qui, d’une certaine manière, « remettront » l’homme à sa juste place.

Dans dans cette histoire, la nature, c’est le Hornstrandir. C’est tout. Un territoire, brut, originel et sans concession. Un territoire qui devient pour l’occasion l’ambassadeur d’une Terre brimée par l’humanité. Quand à l’humanité, elle est ici représenté par deux visiteurs contraints de s’adapter aux exigences du milieu pour progresser, enquêter et filmer ! La métaphore est limpide et le sera d’autant plus lorsque les deux marcheurs évolueront dans l’adversité, à la recherche de solutions.

Ce défi c’est celui de la résilience, celui des sociétés humaines face à la crise écologique planétaire.

Pour résumer, lAppel de Hornstrandir c’est un hymne à la nature sauvage, la découverte d’un territoire d’un autre temps, une aventure engagée doublée d’une quête initiatique dans un décor à couper le souffle !

Nelly KARS et Bruno LAMBERT, tous deux professionnels de l’aventure et de la nature de longue date, se lancent dans un nouveau périple où le territoire qu’ils vont découvrir est le premier personnage du récit, mais aussi leur premier adversaire. Un personnage à deux visages! Celle d’une nature qui émerveille, qui sustente le corps des hommes et alimente ses rêves les plus fous… Mais aussi celle d’un univers hostile, sans concession, au sein duquel l’homme doit s’adapter et composer pour simplement rester en vie. Aguerris et prévenus, les deux acteurs de l’aventure sont parfaitement conscients de ce dualisme piégeux. Conscients que vivre en pleine nature n’est pas nécessairement survivre comme le dépeignent parfois certaines tendances néo-survivaliste. Non. Pour eux, vivre en pleine nature c’est d’abord accepter et respecter cette nature. L’aimer tout simplement. Après quoi… les obstacles et autres difficulté seront au rendez-vous ! Nelly et Bruno devront donc conjuguer avec les éléments et leurs états d’âme pour progresser et travailler sans laisser trace de leur passage dans cette nature qu’ils parcourront d’un pied sûr ou hésitant, une nature qui chaque instant les renvoie à leurs interrogations personnelles.

En dépit de son isolement, le Hornstrandir est aussi habité et étudié par quelques rares personnes que les marcheurs rencontreront d’un bout à l’autre de leur périple. Des marins, des rangers et des scientifiques nous expliqueront pourquoi ils ont choisi de vivre et travailler ici.

La chronologie du récit se déroule un peu à la manière d’un carnet de route dont on tourne les pages. Un journal de bord qui nous fait découvrir la culture et la géographie des lieux, sa vie sauvage, mais aussi la pensée des marcheurs et des acteurs locaux. Le but étant de rythmer d’une manière évolutive les différents enjeux auxquels tous sont confrontés, chacun dans son domaine et à sa manière. Qu’il s’agisse d’enjeux climatiques et environnementaux comme d’enjeux sociétaux. Ces regards croisés, ces histoires parallèles s’illustreront dans un décor ou la nature est toujours souveraine. Là où l’homme ne peut que s’adapter. Et c’est bien là le message clé du volet philosophique du récit. Un message que le spectateur pourra ensuite transposer à une toute autre échelle, celle de son quotidien, d’une humanité qui ne peut que s’adapter à sa planète, et non l’inverse.

Les coulisses d’un tournage

Filmer une aventure en pleine nature peut devenir très contraignant lorsque l’équipe est autonome et éloignée de tout. Ce qui sera le cas lorsque les cinéastes seront dropés par un zodiac au « bout du monde ». Le Hornstrandir ne disposant d’aucun service, il est capital de parfaitement préparer le tournage, de planifier les itinéraires et les échappatoires et de prévoir suffisamment d’autonomie alimentaire. De même qu’il faut savoir utiliser carte, boussole et GPS tout en anticipant la météo. Le matériel et le ravitaillement seront transportés à dos d’homme, exception faite des rares déposes maritimes tributaires des conditions de mer. Une partie des interviews ainsi que certaines prises de vues paysagères seront effectués à partir d’un bateau et/ou de postes fixes. Le reste se fera in situ avec du matériel embarqué. Des cessions de tournages itinérantes s’effectueront sur plusieurs jours avec bivouacs, d’autres s’organiseront à partir de camps de base autours desquels rayonneront les cinéastes au gré des opportunités, des fenêtres météo, et de la réglementation locale. Certains passages peuvent être source de difficultés : en altitude les névés sont criblés de crevasses et de ponts de neige difficilement décelables dans le brouillard, les gués de bord de mer, généralement très larges, sont dépendants des marées, et les gués de montagne peuvent devenir dangereux à lors des fortes pluies.

Filmer la vie sauvage

Intégralement protégé depuis 1975, les renards polaires sont très présents sur la péninsule, de même que des familles de phoques qui aiment se prélasser sur les roches affleurantes à marée basse. Mouettes, pingouins, macareux, guillemots nichent par centaines de milliers dans les falaises tandis que les sternes, eiders, cygnes et pétrels colonisent les plages et les zones humides. Ces espèces seront toujours filmées en respectant les distances de « non dérangement ».

Excepté sur les plages, la péninsule est tapissée de mousses qui lui octroient un caractère féerique. Dans les fjords autrefois habités on trouve encore quelques parcelles recouvertes d’angélique et de lupin. L’absence de moutons permet à ces plantes de proliférer. Les tournages réalisés entre 0 et 400 mètres – limite approximative de la végétation – se feront avec des précautions maximales pour ne pas altérer la recolonisation végétale. 

En Islande comme ailleurs malheureusement, des dronistes peu scrupuleux se sont rendus coupables de délits environnementaux. Le plus classique étant le survol des sites de nidification des oiseaux mers et des rapaces. De fait, les autorisations de vols sont attribuées au compte goutte… 

L’universalité d’un message

Nous sommes aujourd’hui convaincus que les explorateurs et autres voyageurs qui jusqu’alors alertaient l’opinion sur les prémices d’une crise environnementale, doivent désormais orienter leur messages vers une tendance plus positive. Toutefois, l’aventure, en tant que vecteur d’émerveillement et de connaissance, doit continuer d’œuvrer… Car elle entraîne dans son sillage des notions fortes telle que l’espoir, l’audace et la liberté. C’est aussi cela l’Appel de Hornstrandir.